Interview d'Yves Beudin, notre business angel de l'année 2019

Interview d'Yves Beudin, notre business angel de l'année 2019

Comment es-tu devenu business angel ?

Lors d’une journée sur la finance à Tour et Taxi, à la recherche d’infos sur la création de sociétés, les aspects IP, la possibilité de trouver du support financier ou un encadrement pour un projet personnel. J’ai rencontré des membres de l'équipe BeAngels et j'ai été invité à un premier Forum d'investissement, lors duquel plusieurs startups ont l'occasion de pitcher. J'ai rapidement été séduit par un premier projet qui était présenté et par les personnes que je rencontrais au-delà d’un jargon qui m’échappait.

C’était ma première rencontre avec une communauté de personnes pleines de bienveillance pour les nouveaux-venus et les entrepreneurs qu’ils soutiennent contrairement aux clichés que l’on peut parfois entendre.

Qu’est-ce qui t'anime dans cette activité ?

Je fais partie de cette génération qui s’enthousiasmait des promesses de l’avenir, avec les John F. Kennedy, la conquête de l’espace et les premiers pas sur la lune. A l’instar d’un Luther King, j’avais un rêve … de multiples rêves.

A défaut de devenir astronaute, j’ai exploré d’autres facettes du monde plus technologiques par des études d’ingénieur électricien et une carrière dans l’informatique. Ma frustration était de ne pas avoir créé de société et le sentiment de ne pas avoir fait évoluer notre propre monde ou réalisé quelque chose dont j’aimerai être fier au-delà de ma famille et mes fils, Steven et Audric.

Aujourd’hui, je respire en rencontrant des entrepreneurs et investisseurs qui se serrent les coudes pour des projets passionnants, parfois disruptifs ou au faîte des technologies ou sur base d’une idée simple mais concrète.

C’est une opportunité immense pour assouvir sa passion et sa curiosité, de participer à de belles aventures et façonner le monde de demain, de marcher sur la lune … les pieds sur terre qui plus est de façon collégiale.

Quels sont les investissements dont tu es le plus fier ?

Le terme investissement peut être réducteur et il faut l’étendre au-delà de l’aspect financier. Aujourd’hui je suis fier d’avoir crû et emboité le pas de sociétés qui aujourd’hui ou demain apporteront des solutions innovantes et marquantes dans la santé : Auxin en chirurgie, Aquilon pour l’asthme, Onelife pour l’élimination des biofilms à l’origine de maladies nosocomiales dans les hôpitaux, Bioxodes et Oncomfort.

Quel est l’aspect plus complexe que tu retiens en tant que business angel ?

La frustration quand un projet valable parfois plus complexe et pointu peine à trouver des investisseurs faute de convaincre en ses débuts.

Trouver les investissements reste un challenge pour les phases de développement ultérieures lorsqu’un projet n’a pu encore faire pu toute ses preuves ou atteint suffisamment de notoriété.

Je tiens à souligner à cet égard au passage le rôle indéniable des invests publics auxquels nous sommes fréquemment associés pour soutenir les projets, vous comprendrez par exemple les finance&invest.brussels, Noshaq ou Sambrinvest pour ne citer qu’eux.

Dans quel type de sociétés investis-tu généralement ?

Avec le recul, je note avoir été séduit par le monde de la santé et fait l’impasse sur les projets plus éphémères à mes yeux comme la mode et la restauration.

Mais comme ma curiosité me pousse à sortir de ma zone de confort ou connaissance, j’ai emboîté le pas dans des projets divers

  • techniques avec ALX pour la conduite de missions autonomes de drones, Warq et son concept unique antibuée de casques d’entraînement défense et air-soft.
  • voire esthétique avec Celestetic parce qu’elle propose des produits anti-âge sains de réelle efficacité ou machines de soins premium.

Quel serait ton argument pour convaincre quelqu’un de se lancer dans l'investissement de startups plutôt que de laisser son argent sur un compte en banque ?

Je pourrais suggérer l’aspect tax shelter qui pallie partiellement les risques associés à des investissements « early stage ».

Mais il ne faut pas se limiter au regard purement financier et laisser son argent dans une banque cela reste impersonnel. On n’est pas maître de sa finalité.

Je souris de ces publicités où l’on incite par la voix d’un enfant à investir plus éthique et sauver la planète … .

Etre business angel, c’est investir et s’investir dans l’économie réelle et des projets palpables, la satisfaction d’oser investir dans des projets, de les vivre ou les accompagner pour façonner ce que sera demain avec le sentiment d’avoir été un acteur.

Quelle fierté d’expliquer à son petit-fils ou sa petite-fille (pub) ce que l’on a aidé à réaliser même modestement. Cela vaut tout l’argent du monde.