Comment se passe une levée de fonds ? Le cas de la start-up Utopix (part2)

Comment se passe une levée de fonds ? Le cas de la start-up Utopix (part2)

Utopix a déjà réalisé deux levées de fonds pour près d’un million d’euros et prépare sa troisième levée de fonds.

Une levée de fonds, comment ça se passe ? Quand sait-on que l’on est prêt pour solliciter de nouveaux investisseurs ? Combien de temps est-ce que ça prend ? Quel est le rôle de business angel ?

Maxime Arcari, CEO d’Utopix, et Thierry Dosogne, business angel chez BeAngels, partagent leur expérience.

Comment se sont passées vos levées de fonds ?

Maxime : BeAngels nous a aidés pour lancer notre première levée de fonds en 2017. Cela nous a permis de lever 204.000 euros auprès d’investisseurs privés.

Grâce à cette somme, nous avons pu poursuivre nos développements, nous lancer jusqu’à atteindre notre point d’équilibre et payer l’équipe de cinq personnes à l’époque.

Voyant que nous étions dans une bonne situation face à d’éventuels nouveaux investisseurs, Thierry nous a alors suggéré de relancer une nouvelle levée de fonds pour nous aider à grandir.

Cette fois, des investisseurs privés nous ont rejoint : BeAngels, ScaleFund I, Backset, Sambrinvest.

Nous avons finalement levé 740.000 €. Cela nous a permis de renforcer notre équipe IT, de renforcer notre positionnement, de préparer notre rebranding avec l’objectif de grandir et devenir une scale-up en 2020.

Thierry : Utopix se trouve à un stade intermédiaire de son développement. Elle a dépassé le stade du seed (capital d’amorçage) et elle n’est pas encore totalement une scale-up… Pour l’aider à grandir, certes, il faut des capitaux mais les gens qui nous ont rejoints ont également autre chose à offrir Le représentant de Sambrinvest notamment dispose de contacts et de compétences en informatique très intéressantes pour le développement d’Utopix.

C’est une forme de Smart Money quelque part…

Maxime : Effectivement. Pour la petite histoire, nous avons accepté, dans le tour de table, des personnes qui proposaient des montants inférieurs au minimum requis car elles avaient des compétences business et juridiques. Nous nous en félicitons tous les jours parce qu’elles nous permettent de gagner un temps précieux, y compris dans des situations difficiles. C’est un apport inestimable.

« Pour la petite histoire, nous avons accepté, dans le tour de table, des personnes qui proposaient des montants inférieurs au minimum requis car elles avaient des compétences business et juridiques. » Maxime Acari - CEO d'Utopix

Vous est-il arrivé de refuser des investisseurs ?

Maxime : Absolument. Même des gens qui avaient l’intention d’investir beaucoup d’argent. Mais, comme nous ne partagions pas la même vision sur le projet, nous avons préféré, en accord avec Thierry, ne pas aller plus loin que la prise de contact.

Quel est le rôle du Business Angel dans les levées de fonds ?

Thierry : J’ai été très présent sur cette deuxième levée de fonds. Je l’ai menée à fond. Je me portais garant, je voulais que ce soit un succès. J’ai donc aidé à la préparation de la documentation. J’ai coaché Maxime dans la préparation des pitches. En étant parfois plus interventionniste sur ce qui devait être mis ou pas en avant.

Cela prend combien de temps une levée de fonds ?

Maxime : Dans les deux cas, nous avons fait une levée de fonds anormalement rapide. En moins de deux mois, tout était réglé. En période de vacances qui plus est ! On a fait comprendre aux personnes intéressées qu’on leur offrait une opportunité d’investir mais que s’ils montaient à bord, il fallait suivre le rythme.

Thierry : J’aime que les choses avancent. Une fois les bonnes personnes réunies, j’ai fait avancer les choses en appelant et en rappelant les personnes qui se disaient intéressées à joindre le geste à la parole. Pour tout dire, en début de levée de fonds, le rendez-vous chez le notaire était déjà pris (rires). J’ai alors fait un retroplanning et on s’y est tenus.

Y a-t-il d’autres levées de fonds de prévues ?

Thierry : On ne connaît pas encore le timing exact mais on pense en effet à une levée de fonds pour 2020.

Maxime : Pour soutenir la traction et la croissance à l’étranger que l’on espère, il y aura en effet besoin de capitaux complémentaires.

Pour vos besoins respectifs, que vous apporte BeAngels ?

Thierry : BeAngels m’apporte un réseau de gens qui ont des compétences, accessoirement de l’argent, sur qui on peut compter. Les deux levées de fonds réalisées pour Utopix ont été faites avec BeAngels. Cela nous a permis d’aller vite, et de sélectionner des partenaires de qualité. Par ailleurs, BeAngels, nous apporte aussi des outils de financement individuel, de la SIBA (Structure d’Investissement avec des Business Angels), du Scale qui offre de plus grands moyens…

L’entrée au capital de Sambrinvest s’est, par exemple, fait via BeAngels. J’ai rencontré Olivier Mertens de Sambrinvest lors d’un comité de sélection de BeAngels. Il avait entendu parler de la levée de fonds d’Utopix et il voulait en savoir plus. J’ai trouvé le mec génial, j’ai appelé Maxime en lui disant : « On le prend, on ne le prend pas ? ». Et voilà comment il a rejoint Utopix alors qu’on avait déjà assez de fonds. Sans BeAngels, je ne l’aurais jamais ajouté.